Le cholestérol : ami ou ennemi ?

Publié le 02 sep 2020

Avis d’expert

Associé aux maladies cardio-vasculaires, aux artères bouchées et à l’obésité, le cholestérol est très souvent décrié, voire diabolisé. C’est en fait l’excès d’un certain type de cholestérol dont il faut se méfier, car cette précieuse molécule est par ailleurs indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Voyons ensemble comment démêler le faux du vrai, et quelles règles suivre pour se maintenir en bonne santé.

 BON CHOLESTÉROL CONTRE MAUVAIS CHOLESTÉROL

Le cholestérol est une graisse naturelle essentielle à notre santé car notre corps en a besoin pour effectuer un certain nombre de tâches essentielles telles que la fabrication d’hormones sexuelles ou anti-stress, la construction de cellules, la synthèse de la bile ou bien de la vitamine D. Il circule dans le sang sur des protéines appelées lipoprotéines. Deux types de lipoprotéines distinctes transportent le cholestérol dans tout le corps, et elles n’effectuent pas le même voyage :

  • Les LDL (lipoprotéines de basse densité), parfois appelées «mauvais» cholestérol, transportent le cholestérol du foie vers nos organes. Lorsque le niveau de cholestérol LDL est trop élevé, il s’accumule dans les parois de nos vaisseaux sanguins et forme des plaques. Avec le temps, les vaisseaux peuvent se rétrécir puis éventuellement bloquer le flux sanguin vers et depuis notre cœur, provoquant une douleur thoracique ou une crise cardiaque. On considère que le taux de cholestérol LDL ne doit pas dépasser la limite d’1,3g/L.
  • Les HDL (lipoprotéines de haute densité), ou «bon» cholestérol, transportent le cholestérol vers le foie où il est transformé avant d’être éliminé. Des niveaux élevés de cholestérol HDL peuvent réduire notre risque de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Le taux de cholestérol HDL doit être supérieur à 0,35 g/L afin de nous protéger efficacement.

Lorsqu’on fait un bilan lipidique en laboratoire, on prend en compte le taux de cholestérol total, qui regroupe les taux de HLD et de LDL et doit dans l’idéal rester inférieur ou égal à 2g/L.

 QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE ?

On estime qu’en France environ un adulte sur quatre, soit dix millions de personnes, souffrirait d’un taux de cholestérol trop élevé. Mangeons-nous donc tous trop gras ? La réponse n’est pas si simple car l’essentiel du cholestérol, le bon comme le mauvais, est produit par notre foie. Le cholestérol d’origine alimentaire ne représente que 20% du total.

Certaines maladies comme le diabète ou les maladies rénales peuvent être directement responsables de taux élevés de cholestérol. L’origine génétique peut également jouer un rôle, ainsi que la prise de certains médicaments, notamment les contraceptifs oraux. Le surpoids lié à une alimentation trop grasse et l’absence d’exercices physiques représentent cependant les causes d’augmentation du cholestérol les plus répandues.

 LE MEILLEUR DES REMÈDES : MANGER ÉQUILIBRER ET SE DÉPENSER

 Il est possible et même souhaitable d’agir naturellement pour améliorer son taux de cholestérol et le maintenir dans une saine moyenne :

  • D’abord en se faisant tester tous les 4 à 6 ans (sauf indication contraire du médecin) à partir de 40 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes, même en l’absence de pathologie. Mieux vaut consulter plus tôt si l’on souffre de maladie du cœur, de diabète, d’hypertension artérielle ou de surpoids. N’oublions jamais qu’un taux même élevé de cholestérol ne produit pas immédiatement de symptôme visible et ne se remarque donc pas.
  • En mangeant sainement, et d’abord en limitant les aliments riches en graisses saturées. Les fritures et les produits industriels transformés sont particulièrement à éviter, la consommation de beurre, de fromage, de charcuterie, de viande grasse et de pâtisseries est à surveiller. A l’inverse, l’huile d’olive, les poissons gras, les fruits et les légumes facilitent l’élimination des mauvaises graisses.
  • En pratiquant une activité physique régulière (marche, course, vélo…) une demi-heure par jour et idéalement 3 heures minimum par semaine.
  • En évitant de boire trop d’alcool.
  • En ne fumant pas car le tabac endommage les vaisseaux sanguins, accélère le durcissement des artères et augmente considérablement le risque de maladie cardiaque.
  • En se renseignant sur son histoire familiale car il existe une maladie héréditaire appelée hypercholestérolémie familiale. Il est nécessaire dans ce cas de se faire surveiller plus souvent.

Il suffit d’appliquer ces quelques mesures pour diminuer son taux de cholestérol en quelques semaines (jusqu’à 15% de moins selon les médecins) : pourquoi s’en priver ?

Pour plus d’informations, contactez votre médecin généraliste.