La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique caractérisée par une inflammation des articulations. Elle peut toucher toutes les articulations du corps, mais est le plus souvent localisée aux articulations des mains, des poignets et des pieds. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que le système immunitaire s’attaque aux articulations. Elle peut toucher tout le monde, les enfants, les adolescents comme les personnes âgées. Dans la majorité des cas, ce sont les femmes qui sont concernées. En cas de polyarthrite sévère, des gestes banals de la vie courante peuvent vite devenir difficiles à exécuter. Des traitements existent pour améliorer la vie de ces personnes.
Qu’est-ce qu’une polyarthrite rhumatoïde ?
Elle entraîne une inflammation de plusieurs articulations à la fois, qui gonflent, deviennent douloureuses et sont limitées dans leur amplitude de mouvement. Sans traitement, ces articulations ont tendance à se déformer progressivement au fil du temps.
La polyarthrite rhumatoïde touche le plus souvent les mains, les poignets, les genoux et les petites articulations des pieds. Avec le temps, et parfois dès le début de la maladie, les épaules, les coudes, la nuque, les mâchoires, les hanches et les chevilles peuvent également être touchés.
L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde est difficilement prévisible. Dans bien des cas, elle évolue par poussées, entrecoupées de périodes où les symptômes s’atténuent, voire disparaissent temporairement.
En règle générale, la maladie tend à s’aggraver, à atteindre et endommager de plus en plus d’articulations. Si elle n’est pas correctement traitée, la polyarthrite peut devenir très invalidante dans 20 % des cas. Pourtant, chez 10 à 15 % des personnes atteintes récemment, la maladie peut cesser pour toujours ou pour de très longues années, spontanément, et davantage avec les traitements récents.
Quelles sont les causes d’un rhumatisme inflammatoire chronique ?
Théoriquement, la cause principale de la maladie est inconnue. Les scientifiques ignorent en effet ce qui pousse le système immunitaire à se dérégler et à attaquer les articulations.
Toutefois, certains facteurs peuvent participer au déclenchement de la polyarthrite rhumatoïde comme :
- Les facteurs environnementaux: les personnes consommant du tabac sont notamment sujettes à ce type de maladie, en raison de la production massive d’anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (anti-CCP) qui contribuent à l’aggravation de la maladie. Des chocs émotifs, comme des traumatismes, peuvent aussi en être la cause
- Une infection comme une grippe peut entraîner l’activation du système immunitaire qui le pousse à endommager les articulations et les tissus conjonctifs
- Les facteurs hormonaux à la suite d’une grossesse ou de la ménopause (baisse du niveau d’œstrogène et progestérone) peuvent occasionner des modifications hormonales, qui, elles-mêmes, auront une influence sur cette maladie
Quels sont les facteurs de risque d’une polyarthrite rhumatoïde et d’une inflammation des articulations ?
L’âge et la génétique peuvent avoir une incidence dans l’apparition de cette maladie :
- Âge : il existe des personnes à risque en raison de leur âge. La polyarthrite rhumatoïde touche particulièrement les individus ayant passé la quarantaine. Ainsi, entre 40 et 60 ans, les poussées de polyarthrite rhumatoïde sont possibles
- Génétique : les facteurs génétiques peuvent être à l’origine de polyarthrite rhumatoïde chez certains patients, bien que cette maladie ne soit pas héréditaire.
En pratique, il faut éviter certains gestes pouvant accentuer la douleur ainsi que la déformation des articulations, comme le fait de soulever des objets lourds.
Quels sont les symptômes d’une polyarthrite rhumatoïde ?
Voici les premiers signes qui permettent d’évoquer la maladie :
- La personne est réveillée en fin de nuit par des douleurs articulaires et ressent, le matin, un engourdissement et une raideur de ces articulations pendant au moins 30 minutes. Ces symptômes durent depuis plusieurs semaines
- Les articulations douloureuses sont au moins au nombre de trois au niveau des poignets, des mains ou des doigts
- Les articulations douloureuses sont symétriques : les douleurs sont ressenties dans les mêmes articulations droite et gauche
- La pression des articulations des avant-pieds est douloureuse
D’autres atteintes articulaires sont possibles : articulations des genoux, des chevilles et beaucoup plus rarement des hanches et épaules.
Si l’ensemble de ces symptômes est présent, une polyarthrite rhumatoïde peut être suspectée. Il est alors nécessaire de consulter son médecin traitant pour que le diagnostic soit posé le plus tôt possible.
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde
La consultation médicale
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde doit être aussi précoce que possible, car c’est au début de la maladie, avant l’apparition des atteintes articulaires importantes, que les traitements sont les plus efficaces.
Le médecin traitant ou le rhumatologue pratique un examen clinique complet et constate que les articulations douloureuses sont gonflées, chaudes, parfois rouges, enraidies.
Il peut s’agir des articulations des doigts (l’inflammation articulaire empêchant la personne d’enlever ses bagues), des poignets, de l’avant-pied, des genoux…
Le médecin prescrit plusieurs examens qui permettront de poser le diagnostic.
Les examens à réaliser
Pour établir avec certitude que le patient souffre de polyarthrite rhumatoïde, plusieurs examens sont effectués :
- Examens biologiques: une prise de sang établira ou non l’existence de marqueurs d’inflammation, la présence des anticorps CCP et CCPA : les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés et anticorps anti-citrulline
- Examens radiographiques : ils permettront d’analyser les articulations atteintes (mains, poignets…) et de rechercher des facteurs rhumatoïdes
- Imagerie: l’échographie ou l’IRM sont recommandées en cas de doute persistant après les examens radiographiques. L’imagerie apportera de la précision au diagnostic final. En effet, elle pourra détecter l’existence d’une inflammation au niveau de la membrane synoviale, ainsi que les dommages dans la région où l’os est usé.
Grâce à l’ensemble de ces examens, il est possible de faire un vrai diagnostic et de prescrire le bon traitement au patient.
Traitements : est-ce que la polyarthrite se soigne ?
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie qui ne se guérit pas. Mais, pour soulager les douleurs en cas de polyarthrite des mains, du genou, des pieds, etc., des traitements de fond sont prescrits. Dans certains cas, une opération chirurgicale est requise afin d’éviter des complications.
- Médicaments : pour réduire les poussées, soulager les raideurs matinales et contrôler les destructions articulaires, on prescrit la prise régulière d’antalgiques, ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. En cas de nécessité, des corticoïdes sont ajoutés au traitement
- Selon les personnes, d’autres traitements peuvent être prescrits. En premier lieu, le méthotrexate, qui est recommandé pour les cas de maladies auto-immunes. En second lieu, un biomédicament est donné pour ralentir l’évolution de la maladie. Enfin, des médicaments réduisant les inflammations en cas de polyarthrite rhumatoïde modérée ou sévère, comme les inhibiteurs de Janus kinase, peuvent être administrés
- Pour certains patients, on recourt à des traitements par infiltration articulaire de corticoïdes, ainsi qu’à des synoviorthèses pour soulager la douleur
- Chirurgie : celle-ci intervient lorsque les traitements médicamenteux n’ont pas eu l’effet escompté, et elle est fonction de l’évolution de la maladie (prévention de la destruction articulaire, articulation détruite, fixation de l’articulation)
Il faut parfois essayer plusieurs traitements avant de trouver celui qui sera efficace. La polyarthrite rhumatoïde fait l’objet de très nombreux travaux de recherche et de nouveaux traitements arrivent régulièrement sur le marché.
Vous pouvez aussi recourir à des séances de kinésithérapie. Le kinésithérapeute peut vous conseiller sur la façon de modifier vos activités habituelles pour minimiser la douleur articulaire. Il vous enseignera des techniques de soulagement de la douleur et élaborera un programme d’exercices personnalisé.
Quelles sont les évolutions ?
L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde est très variable d’une personne à l’autre. Dans la majorité des cas, la maladie s’installe, de manière graduelle, par poussées sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. Les symptômes peuvent aussi survenir soudainement. Les poussées de la maladie sont intercalées de périodes d’amélioration plus ou moins longues, allant de quelques semaines à quelques années.
Chez 10 à 15 % des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde depuis moins de 3 à 6 mois, la maladie s’éteint d’elle-même, de façon définitive ou, du moins, pour une période très prolongée (plusieurs mois ou années). Cependant, malgré cette apparente guérison, une nouvelle poussée peut survenir.
En règle générale, la maladie a tendance à s’aggraver et à toucher de plus en plus d’articulations. Certaines formes de polyarthrite sont très « agressives », car elles touchent aussi des organes comme le cœur, les poumons, les vaisseaux ou les reins et peuvent mettre la vie en danger.
D’autres peuvent entraîner des destructions articulaires très rapides, surtout au cours des 2 premières années (environ 10 % à 20 % des polyarthrites).
À l’inverse, il existe des formes « bénignes » causant peu de douleurs et aucune déformation articulaire, même après plusieurs années. Si elles ne sont pas traitées, on considère toutefois que plus de la moitié des personnes atteintes présenteront un handicap fonctionnel important au bout de 10 ans. Cela obligeant souvent l’arrêt des activités professionnelles.
La polyarthrite rhumatoïde peut s’aggraver avec le temps si le patient n’est pas vite traité. Certains facteurs intrinsèques ou exogènes peuvent accélérer le développement de la maladie : une mauvaise alimentation, le tabagisme, ou encore la pollution de l’air (poussière de silice, pesticides, solvants organiques…). Il est important de prévenir cette maladie en privilégiant un mode de vie sain.
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