Quels sont les progrès de la recherche sur le cancer ?
Publié le 01 juil 2025
La recherche en cancérologie française est l’une des meilleures au monde. Coordonnée par l’Institut national du cancer, en coopération notamment avec l’Inserm et les associations de patients, la recherche française en cancérologie est à la pointe et alimente la communauté scientifique mondiale de résultats et de découvertes. Le caractère intégré et multidisciplinaire de la recherche en cancérologie permet aux chercheurs en sciences humaines et sociales de mieux comprendre le vécu de ces maladies graves par les patients et leurs proches, ainsi que les interactions avec les soignants.
Le dépistage, une démarche collective et individuelle
Aujourd’hui le cancer se guérit mieux. La recherche apporte chaque année de nouvelles innovations. Les traitements, plus performants grâce à de nouvelles technologies et molécules, font reculer la maladie.
Dépisté tôt, le cancer se soigne mieux. Prendre rapidement la maladie en charge permet d’alléger les traitements et augmente significativement les chances de guérison.
En France, le dépistage organisé est aujourd’hui réalisé pour le cancer :
- Du sein, par mammographie
- Colorectal, par recherche de sang dans les selles
- Du col de l’utérus, par frottis (prélèvement au niveau du col de l’utérus)
Un programme de dépistage du cancer du poumon est également envisagé.
En-dehors du dépistage organisé, il est possible d’effectuer cette démarche individuellement. Ce dépistage individuel est également possible pour les cancers de la peau chez un dermatologue ou pour les cancers de la cavité buccale chez un dentiste.
Le diagnostic précoce bénéficie de plusieurs techniques d’imagerie le rendant plus efficace :
- Le scanner, utilisant les rayons X, a amélioré la performance des simples radiographies pour permettre d’avoir des images plus fines et en coupe
- L’IRM(Imagerie par Résonance Magnétique) permet de représenter l’intérieur du corps par des images en noir et blanc
- L’échographieet le doppler utilisent des ultrasons
- La scintigraphieet le TEP-scan permettent de visualiser le fonctionnement d’un organe à l’aide d’éléments radioactifs
- La tumeur et son environnement proche peuvent être visualisés par endoscopie grâce à de mini-caméras ou de caméras en capsule
Les progrès de la recherche, où en est-on ?
Les travaux de recherche sur les bases génétiques et cellulaires des cancers ont connu des avancées majeures durant cette dernière décennie, permettant l’apparition de nouvelles thérapies plus efficaces.
La génétique a permis de comprendre comment des mutations du génome d’une cellule transforment celle-ci en cellule cancéreuse, qui elle-même échappe au système immunitaire chargé d’éliminer les cellules anormales, se divise en formant une tumeur et se dissémine ensuite dans l’organisme.
La biologie cellulaire a également percé certains secrets des « voies de signalisation » qu’empruntent les messages biochimiques dans les cellules, entre les cellules et entre les cellules et leur environnement. Ces découvertes ont approfondi les connaissances sur la cancérogénèse et ont permis le développement d’une nouvelle manière d’aborder les thérapies des cancers : d’une part en fonction du profil génétique des tumeurs des patients, d’autre part en ciblant certaines anomalies génétiques et voies de signalisation impliquées dans le développement de cancers de différents organes.
Des médicaments développés actuellement dans ce sens ciblent par exemple une altération de gène particulière présente dans certains cancers du poumon, cancers du côlon et lymphomes.
L’immunothérapie, ou comment aider le corps à se défendre lui-même
D’autres pistes sont désormais explorées. La recherche se penche notamment sur la possibilité de modifier le système immunitaire pour lui permettre de mieux repérer et détruire les cellules cancéreuses : on parle d’immunothérapie.
Un tel traitement donne déjà des résultats très positifs sur certains cancers du sein. Les biologistes étudient également des cellules particulières des tumeurs, les cellules souches tumorales, des « précurseurs de tumeurs » rares, encore mal identifiées. Réussir à les cibler apparaît comme un challenge important de la recherche d’aujourd’hui.
Des progrès importants ont été également réalisés dans le traitement des cancers grâce aux avancées dans les technologies d’imagerie, de radiothérapie et de chirurgie, aujourd’hui plus précises et plus performantes.
Prédire avec l’IA
Aujourd’hui, de nombreux travaux de recherche portent sur la prédiction de l’efficacité d’un traitement par immunothérapie afin de mieux individualiser les traitements. Pour y parvenir, les chercheurs recourent à l’intelligence artificielle pour analyser rapidement des images médicales et en extraire des informations biologiques et cliniques. Depuis novembre 2022, huit hôpitaux français et quatre centres de recherche partagent un millier d’images médicales de patients atteints de cancer du poumon, au sein du projet Federated-PET, afin d’entraîner des modèles d’intelligence artificielle.
Vaccins thérapeutiques
Depuis longtemps, des vaccins protègent des virus responsables de cancers : le vaccin contre l’hépatite B (cancer du foie) et celui contre le papillomavirus (cancers du col de l’utérus, de l’anus et de la gorge). Ces vaccins préviennent l’infection.
Mais les chercheurs travaillent aussi à élaborer des vaccins thérapeutiques, destinés à soigner des cancers déjà diagnostiqués ou éviter leur récidive. Cette catégorie de vaccin est une forme d’immunothérapie : leur objectif est de mettre le système immunitaire au contact d’une mutation génétique présente dans les cellules cancéreuses afin de stimuler sa réponse. La dernière génération de ces vaccins utilise, aux côtés de vaccins à ADN, la technologie à ARN messager (ARNm) perfectionnée pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
En les synthétisant et en les injectant dans l’organisme, on parvient à faire produire des protéines spécifiques aux cellules du système immunitaire. La plupart de ces vaccins thérapeutiques sont en phase d’étude clinique et ne bénéficient pas encore d’autorisation de mise sur le marché.
Quelles adaptations pour les établissements de santé ?
Le patient est de plus en plus acteur de sa prise en charge : plus informé, plus connecté et plus actif. A l’avenir, il se positionnera en “partenaire” pour transmettre aux équipes soignantes, au jour le jour grâce à des applications smartphone, l’évolution de ses symptômes, ce qui est très utile pour ajuster les traitements.
L’ensemble des ces évolutions va naturellement avoir des conséquences sur les différents acteurs de la santé ce qui nécessite de :
- Former les professionnels pour s’adapter aux nouvelles exigences du patient, pour mieux l’informer face à des maladies chroniques et en faire un vrai partenaire de soin
- Fournir des informations générales mais aussi personnalisées aux patients et aux aidants
- Travailler avec les associations de patients pour collecter et traiter les informations arrivant directement des patients
- Mettre en place des outils de mesures des résultats rapportés par un patient tout au long de sa prise en charge
Soigner et guérir tous les cancers : l’enjeu de la recherche de demain
Les chiffres reflétant les progrès de la recherche sont éloquents : 1 cancer sur 2 est aujourd’hui guéri contre 1 cancer sur 3 il y a 20 ans. Vaincre le cancer reste toutefois un défi.
En France, plus de 4000 chercheurs de différentes disciplines s’activent pour comprendre et traiter toujours mieux cette maladie multifactorielle et complexe. L’objectif : améliorer à la fois la santé et la qualité de vie des patients. Pour y parvenir, des ressources et des moyens humains, techniques, organisationnels et financiers lui sont indispensables.
Si les acteurs publics, les associations et l’industrie pharmaceutique sont les principales sources de financement de la recherche sur le cancer, la contribution des entreprises mécènes et les dons des particuliers à des fondations apportent un soutien extrêmement précieux à l’accélération des progrès des traitements.
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