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La dénutrition est une problématique de santé majeure pour les personnes âgées qui constituent un groupe de population à fort risque. En France, elle concerne 2 millions de personnes. Elle est la cause de 40% des hospitalisations de personnes âgées et touche 25% des personnes âgées en perte d’autonomie. La semaine nationale de la dénutrition se déroule du 12 au 20 novembre : profitons-en pour nous mobiliser contre cette pathologie silencieuse qu’il est essentiel de savoir repérer rapidement.
Qu’est-ce que la dénutrition ?
La dénutrition n’est pas à proprement parler une maladie mais bien une pathologie, c’est-à-dire un processus qui peut conduire à la maladie. Elle correspond à un déséquilibre de la balance énergétique et peut avoir deux origines : « endogène » quand les besoins énergétiques de l’individu deviennent trop importants au regard des apports nutritionnels, ou « exogène » quand les apports sont trop faibles au regard des besoins. Ces deux origines ont un effet d’entraînement réciproque.
Chez les enfants et les jeunes adultes, la principale cause de dénutrition est l’anorexie. Elle peut aussi être la conséquence d’une intolérance alimentaire ou d’une affection sévère comme un cancer, une mucoviscidose ou une insuffisance cardiaque. La dénutrition touche toutefois essentiellement les personnes âgées, qui sont d’autant plus à risque que leur organisme est affaibli par l’âge et éventuellement la maladie.
Les carences les plus fréquentes chez les personnes âgées sont l’insuffisance de nutriments (protéines, et glucides) et de micro-nutriments (vitamines et minéraux). La dénutrition entraîne chez la personne âgée une cascade d’événements qui se succèdent et altèrent en continu l’état nutritionnel du patient : la perte d’appétit entraîne la perte de poids qui provoque à son tour de la fatigue puis à nouveau une perte d’appétit.
Très concrètement, la dénutrition provoque un état d’amaigrissement et de fragilité ayant pour conséquence des épisodes pathologiques de plus en plus longs et fréquents : infections respiratoires, déficit immunitaire, escarres, chutes ou infections urinaires, parmi les plus courants. La dénutrition augmente également les risques de complications médicales ou chirurgicales, ralentit la récupération et la cicatrisation et diminue l’efficacité des médicaments.
Comment repérer les premiers signes de la dénutrition ?
Le premier indicateur de la dénutrition est la perte de poids, principalement due à la fonte de la masse musculaire. Une perte de poids de 10% dans les 6 derniers mois (hors amaigrissement volontaire dans le cas d’un régime) doit ainsi suffire à nous alerter. Il existe ensuite d’autres signaux à prendre en compte :
Il existe par ailleurs différents outils de diagnostic de la dénutrition dont les plus utilisés sont :
Les éléments du diagnostic permettent de catégoriser le niveau de dénutrition selon 3 stades : risque de dénutrition, dénutrition avérée ou dénutrition sévère. Il est conseillé d’évaluer l’état nutritionnel des personnes âgées au minimum une fois par an et lors de chaque hospitalisation.
Comment prévenir la dénutrition ?
Lors d’un risque de dénutrition, la stratégie de prévention se base sur l’adaptation de l’alimentation au besoin nutritionnel du patient. Le professionnel de santé lui apportera alors des conseils diététiques et nutritionnels adaptés. Par exemple, en cas de manque d’appétit, il est vivement conseillé de fractionner les repas en divisant le nombre de prises alimentaires par jour et en ajoutant des collations entre les repas.
Il est aussi possible d’enrichir l’alimentation en augmentant la densité énergétique des repas. Il s’agit alors d’offrir pour le même volume d’aliment un apport nutritionnel plus important. Au-delà des produits hautement énergétiques qui peuvent être ajoutés aux préparations (fromage, lait, sucre, beurre…), il est également possible de se procurer des produits du quotidien déjà enrichis (boissons, crèmes desserts, biscuits ou purées de fruit, par exemple) permettant une solution clé en main pour réaliser des repas goûteux.
En cas de dénutrition sévère, et quand l’enrichissement est insuffisant, il est conseillé d’intégrer au régime alimentaire des personnes âgées des compléments nutritionnels oraux servis en complément des repas. Ils ne remplacent donc pas l’alimentation mais la complètent jusqu’à ce que l’état nutritionnel devienne satisfaisant.
Les causes de dénutrition observées chez les personnes âgées sont souvent médicales mais elles peuvent aussi être sociales. Une vie solitaire à domicile, sans aide aux repas, peut conduire la personne âgée à ne pas se nourrir suffisamment ou à consommer des aliments avariés, surtout en cas de baisse du goût et de l’odorat.
Un dépistage précoce de la dénutrition permettra d’en limiter l’aggravation puis de restaurer progressivement la bonne marche de l’organisme. N’oublions jamais que la nutrition est essentielle à tout âge et qu’elle passe par une offre alimentaire suffisamment riche et équilibrée.
Pour plus d’informations, contactez votre médecin traitant.
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